La banque est un métier passionnant et difficile qui exerce dans le domaine commercial. Il s’agit néanmoins d’une entreprise commerciale spécifique, car son métier c’est le commerce de l’argent.
C’est la raison pour laquelle elle est bien organisée, à travers une réglementation particulièrement stricte et rigoureuse. Pourtant elle nous donne comme première impression, lorsqu’on y entre, de fonctionner uniquement avec le service caisse.
Les banques sont en effet, habilitées en plus à recevoir les dépôts du public pour les utiliser sous forme d’opérations d’escompte ou de crédit ou d’opérations connexes.
Le crédit est par conséquent au cœur de l’activité bancaire.
L’on peut également considérer que la banque est une entreprise de service. C’est pourquoi elle offre des produits et des services à ses clients. Mais la banque doit être un dispensateur avisé.
Ainsi, par le biais de ses crédits, le rôle premier d’une banque commerciale est le recyclage de l’épargne, c’est-à-dire la transformation des ressources qu’elle collecte auprès des agents, en capacités de financement, en prêts aux agents à besoin de financement.
Une telle activité comporte un risque majeur pour l’intermédiaire financier : le risque de liquidité. Ce risque de liquidité est propre à l’activité de transformation elle-même. Il traduit le fait que les financements de long terme sont généralement adossés à des ressources de court et/ou moyen terme(s). En effet, la rentabilité des projets d’investissement des entreprises requiert qu’elles puissent emprunter à long terme, alors que dans le même temps les épargnants ont une préférence pour la liquidité, qui peut les amener à retirer leurs avoirs à tout moment. Pour faire face à ce risque, les banques ont dès lors besoin de conserver une partie des liquidités collectées afin de couvrir les demandes de retrait imprévues de leur clientèle.
La majorité des économies d’Afrique Centrale sont caractérisées depuis plusieurs années par une situation de surliquidité de leur secteur bancaire, reflet de la frilosité des banques commerciales à accorder des crédits au secteur privé. Cette surliquidité bancaire, dont l’origine est à rechercher dans la faiblesse de l’environnement institutionnel et juridique de ces pays, constitue un puissant frein à l’investissement et au développement de l’activité des petites et moyennes entreprises.
Il est par conséquent urgent que les gouvernements de ces pays, avec l’aide de la Banque Mondiale et du FMI, prennent des mesures concrètes visant à réduire la détention de liquidités dormantes ou quasi dormantes, par les banques commerciales, en les réorientant vers des investissements productifs, moteurs de la croissance et du développement économique.
Qu’entend-on par surliquidité bancaire? Ce phénomène traduit simplement le fait que les établissements bancaires préfèrent conserver les liquidités dont elles disposent, s ouvent très importantes, plutôt que de prêter une partie de l’épargne collectée pour financer les projets d’investissement des entreprises.
Il en découle que les entreprises subissant ce rationnement du crédit, éprouvent d’énormes difficultés à mener à bien leurs projets d’investissement et de développement, ce qui constitue à n’en point douter un obstacle majeur à la croissance et au développement économique des pays de la Zone CEMAC, et même de la CEEAC.
Le rôle premier d’une banque commerciale est le recyclage de l’épargne. Une telle activité comporte un risque majeur pour l’intermédiaire financier : le risque de liquidité.
Toutefois, on observe au sein des économies d’Afrique Centrale que les banques commerciales font le choix de conserver une quantité de liquidité supérieure à ce dont elles ont besoin pour couvrir les demandes de liquidités potentielles de leurs clients, d’où la surliquidité qui en découle. Une mesure couramment utilisée pour appréhender l’ampleur de ce phénomène consiste à rapporter les réserves excédentaires des banques commerciales du pays considéré à la masse monétaire en circulation ou au total des dépôts bancaires, les réserves excédentaires correspondant à la différence entre les réserves constituées auprès de la banque centrale et les réserves obligatoires (les réserves réglementaires imposées par l’autorité monétaire). C’est ce qu’a tenté de régler la BEAC ces derniers mois… non sans difficultés… !
Il est donc une constante que le montant total des réserves constituées par les banques commerciales, auprès de la BEAC, est largement supérieur au montant des réserves obligatoires, avec les conséquences dommageables que ceci emporte à plus d’un titre.
Les Puissances Publiques, se doivent de questionner cette réalité, pour préconiser des solutions à la mesure des enjeux de développement économique qu’elles affrontent. Ceci commande une proximité agissante avec les banques commerciales, afin d’œuvrer dans le cadre d’une démarche concertée, toujours plus opportune.