mardi, janvier 30, 2024
AccueilVie économiqueSécurité alimentaire : l’Afrique fortement impacté par le conflit Russie-Ukraine

Sécurité alimentaire : l’Afrique fortement impacté par le conflit Russie-Ukraine

Alors que l’Afrique ne s’est pas encore totalement remise des répercussions socio-économiques de la pandémie de COVID-19, le conflit entre la Russie et l’Ukraine représente une autre menace majeure pour l’économie mondiale et de nombreux pays africains sont directement touchés.

Depuis le début du conflit, les prix mondiaux du blé, du tournesol et du pétrole brut ont grimpé, à des niveaux sans précédent. L’Afrique dépendant fortement des importations alimentaires des deux pays en conflit, le continent subit des chocs de prix et des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement de produits de base.

La sécurité alimentaire partout en Afrique a été impacté, tant en termes de disponibilité qu’au plan des prix des céréales (blé, tournesol, etc.). Autant d’incertitudes croissantes notées sur les marchés financiers mondiaux et sur les systèmes de chaîne d’approvisionnement. Il faut noter que les importations de blé de l’Afrique avaient connu une augmenté de 68 % entre 2007 et 2019, pour un volume de 47 millions de tonnes. La Russie et l’Ukraine, souvent désignées comme le grenier à blé du monde, sont des acteurs majeurs de l’exportation de blé et de tournesol vers l’Afrique ; notamment en Afrique du Nord (Algérie, Égypte, Libye, Maroc et Tunisie), en Afrique de l’Ouest (Nigéria, Sénégal, etc.), en Afrique de l’Est (Éthiopie et Soudan), et en Afrique du Sud pour la zone Afrique australe. Ce qui représente 80 % des importations de blé.

Ces prochaines années, la consommation de blé en Afrique devrait atteindre 76,5 millions de tonnes d’ici 2025, dont 48,3 millions de tonnes, soit 63,4%, devraient être importées en dehors du continent. Avec la fermeture des opérations portuaires vitales en mer noire qui se poursuit, doublées des sanctions imposées à la Russie par les pays occidentaux les flux commerciaux entre la Russie et l’Afrique vont connaitre de grands pics.

Ce lundi 17 juillet 2023, une attaque contre le pont de Crimée a eu lieu.

Conséquences, la Fédération de Russie vient de suspendre sa participation à l’accord sur les céréales en mer noire, précédemment conclu en juillet 2022 par la Russie et l’Ukraine, après médiation de l’Organisation des Nations-Unies et la Turquie, dans le but de garantir la continuité des exportations malgré le conflit. Une situation qui pourrait engendrer une crise alimentaire aiguë.

Concernant le cas spécifique du Gabon, l’économie nationale devrait être connaitre quelque turbulence. En effet, cette décision des autorités russes de suspendre l’accord sur les céréales ukrainiennes pourrait impacter négativement l’Afrique et de manière directe, les pays qui s’y approvisionnent. Bien que dépendant exclusivement du marché français, le Gabon devra faire face à un risque de sécurité alimentaire. Les Tensions sur les marchés internationaux, peuvent être facteur de vulnérabilité car, dépendant principalement du blé français, le Gabon serait à priori épargné par les conséquences du retrait russe de l’accord céréalier.

Gérard Mabika

Journaliste stagiaire

NE RIEN RATER
- Advertisment -spot_img