L’Afrique, terrain de jeu des compagnies aériennes internationales. Un marché porteur en pleine expansion. Les compagnies Turkish Airlines, Air France par exemple s’y développent à grande vitesse.
La forte croissance du produit intérieur brut, l’urbanisation accélérée du continent et le développement des classes moyennes – désireuses de voyager – devraient cependant bouleverser la donne.
Un potentiel immense. Voilà comment les experts qualifient le transport aérien en Afrique. Pour les analystes du secteur, la raison tient en un fait : le continent représente 1 milliard d’habitants, et 20% de la superficie du globe. Face aux réseaux routiers, ferroviaires et fluviaux du côté, et l’immensité de l’autre, le transport aérien semble être là réponse la plus rapide aux besoins de l’Afrique.
La machine est d’ailleurs déjà en marche. Pour l’heure, seuls 100 millions de dollars sont dépensés dans le secteur en Afrique mais la croissance affiche des taux records. Le développement du transport aérien se situerait à 5,7% par an en moyenne jusqu’en 2034.
L’Europe reste la destination principale des vols continentaux et concentre 50% du trafic mais les échanges avec l’Asie pacifique devraient se développer. Avec une flotte parmi la plus âgée, les opportunités ne manquent pas et Airbus frotte déjà les mains. Elle estime que les compagnies qui opèrent en Afrique auront besoin d’acquérir 957 avions ici 2030 pour renouveler la flotte et faire face au trafic des voyageurs qui devrait tripler d’ici là.
La compagnie gabonaise Afrijet vient s’ouvrir la marche. Elles annoncent avoir acquis un nouvel ATR 72-600, qui porte à 6 le nombre d’avions exploités par cette compagnie privée, ce qui lui a permis d’ouvrir de nouvelles routes et d’augmenter les fréquences.
Ces dernières années, certains dirigeants africains ont investi dans l’industrie aéronautique locale, avec pour objectif le développement des activités aéronautiques à l’échelle de leur pays et du continent.
Aujourd’hui, des compagnies telles Air Sénégal, Ethiopian Airlines ou encore EgyptAir, Air Mauritius opèrent avec des avions de dernière génération et à la pointe de la technologie, comme l’A350XWB, l’A330neo, l’A320neo et le dernier né de la gamme, l’A220.
Néanmoins, différents points ont été renforcés et en premier lieu, la libération du transport aérien.
La Banque Afrique de Développement a attribué 6,85 millions de dollars sois forme de subvention attribués à la Commission Africaine de l’Aviation Civile (CAFAC) pour la mise sur pied du marché commun, un projet phare que l’Union Africaine a inscrit dans son agenda 2063.
Les gouvernements devront pour cela réduire taxes et impôts qui, jusqu’ici sont des véritables obstacles à l’accès au transport aérien pour la majorité de la population. A cela s’ajoute le prix très élevé du fioul et le manque de coopération entre les compagnies aériennes africaines. Or, elles ne pourront survivre en ratant de petites tailles. La taille est un facteur majeur dans ce secteur où les marges de bénéfices sont faibles et où il est essentiel de maximiser les économies d’échelles.
En fin dernier point, la sécurité. Le taux d’accidents du transport aérien est de 5 à 10 fois supérieure à la moyenne mondiale selon les experts, qui sont tour de même persuadés que dans 10 ans, le marché du transport aérien en Afrique sera l’équivalent du moyen orient d’aujourd’hui.