lundi, janvier 29, 2024
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L’AFRIQUE DANS LE CONCERT DES REVOLUTIONS CLIMATIQUES POSITIVES

Afrique Oxygène de l’Amazonie

La grande majorité des nutriments nécessaires à la croissance des plantes dans le bassin de l’Amazonie provient du Sahara, sous forme de poussières dont la moitié vient de la dépression de Bodélé; située dans un tout petit endroit du Tchad.

«Les pluies emportent un grand nombre de ces précieux nutriments du sol dans le bassin du fleuve Amazone, ce qui rend l’apport de nutriments d’Afrique important pour maintenir une végétation saine», explique un rapport de la NASA.

Cette analyse qui met en avant l’apport bénéfique et vital des grains de sable du Sahara dans le développement végétal de la forêt amazonienne, est soutenue par l’étude menée par l’université de Birkbeck à Londres et publiée dans le journal Chemical Geology. L’étude souligne en effet que, la forêt équatoriale amazonienne ne pourrait subsister sans le plus grand désert de sable de la planète : le Sahara. Arrachés et transportés par les vents dominants du désert, les grains de sable transitent au-dessus de l’océan Atlantique sur plus de 4 800 kilomètres pour finir leur course en Amazonie. Chaque année 27,7 millions de tonnes de sable seraient ainsi arrachés du Sahara. Ces chiffres se basent sur les données récoltées entre 2007 et 2013 par le satellite franco-américain CALIPSO (CNES et NASA)

La dépression de Bodélé

La majorité des grains de sable sont arrachés à la dépression du Bodélé, point le plus bas du Tchad, qui correspondait il y a environ 10 000 ans à la partie la plus profonde d’un paléolac qui occupait

La dépression de Bodélé ne représente que 0,2% de la superficie du Sahara ou encore 0,5% de la superficie de l’Amazonie. Il est extraordinaire qu’une si petite région soit à l’origine de l’alimentation en nutriments d’une aussi grande superficie : 200 fois plus grande! L’étude démontre que les apports de sable chargés en phosphore fluctuent considérablement d’année en année. Cette variabilité des dépôts en Amazonie, tient évidemment compte des conditions météorologiques qui ont une incidence sur le niveau d’érosion éolienne ou déflation dit phénomène de dégradation des sols sous l’action des vents qui érodent, transportent et déposent les éléments les plus meubles (sédiments).

La quantité des grains de sable arrachés à la dépression du Bodélé étant plus importante pendant les périodes de fortes sécheresses et les tempêtes avec des vents soutenus. Ainsi, les recherches mettent en évidence que les quantités de dépôts en Amazonie peuvent fluctuer jusqu’à 86% d’une année à l’autre. Cette dépression est coincée entre 2 formations montagneuses : le massif du Tibesti et le plateau de l’Ennedi, ayant une altitude de 2600 m et 1000 m, respectivement. Ces montagnes ont une disposition particulière: elles canalisent le vent qui atteint alors des vitesses permettant d’éroder la surface et d’emporter la poussière sur des milliers de kilomètres. Ce vent a même été baptisé: le courant-jet à basse altitude de Bodélé. Cette étude de l’université de Birkbeck à Londres, a démontré le rôle bénéfique que peuvent avoir les poussières atmosphériques sur l’épanouissement des écosystèmes. Désert du Sahara et forêt amazonienne, deux écosystèmes de prime opposés, qui entretiennent cependant, une relation étroite et une évolution commune; malgré les milliers de kilomètres qui les séparent.

NE RIEN RATER
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